(Ré)créations

« Naître fille ou garçon, cela change une vie (…). La société assigne aux filles des comportements, des attitudes, des rôles sociaux qui peuvent engendrer des souffrances. » A travers quatorze courts récits, la thérapeute Emmanuelle Piquet donne des armes pour combattre les injustices liées au genre. « La flèche de résistance » et le « 180 degrés » par exemple, vous connaissez ? Ce livre s’adresse aux jeunes à partir de 11 ans, mais il est bien utile même une fois devenu·e adulte. Pour les filles comme pour les garçons.

« Je ne réclame aucune faveur pour les personnes de mon sexe. Tout ce que je demande à nos frères, c’est qu’ils veuillent bien retirer leurs pieds de nos nuques. » Cette phrase, empruntée à la féministe du XIXe siècle Sarah Grimké, résume bien dans quel état d’esprit Ruth Bader Ginsburg – dite RBG – a mené le combat de sa vie : sans éclats de voix mais avec opiniâtreté, pédagogie et intransigeance. Ce documentaire raconte l’histoire de la première femme progressiste nommée juge à la Cour suprême des Etats-Unis, qui marqua durablement les lois contre toutes les discriminations de genres.  

A ne pas manquer sur Arte-replay, en ce moment, une série tchèque percutante, en dix épisodes d’environ 15 minutes. Elle raconte comment la jeune Tereza croise à nouveau le chemin de celui qui l’a violée cinq ans plus tôt et comment elle va tenter de surmonter ce traumatisme jusqu’ici tu. Mais l’originalité de la narration tient surtout au fait que l’on suit aussi le point de vue de l’agresseur et que l’on comprend alors tous les mécanismes à l’œuvre dans la société pour nier les violences sexuelles dès lors qu’elles sont le fait d’hommes « ordinaires ».

« Comment prétendre lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans la société quand on les perpétue impunément dans les médias ? » Pour comprendre les mécanismes qui font de la majorité des médias des porte-voix des oppresseurs plutôt que des oppressé·e·s, Rose Lamy a réalisé un minutieux travail de collecte de unes, d’articles, de brèves, de faits divers, d’extraits de journaux télévisés ou d’émissions de radio. Le résultat ? Un livre passionnant qui donne à réfléchir sur le sexisme dans les médias et, plus largement, sur la fabrique des discours discriminants.

En prolongement de ses articles de la rubrique (Ré)acteur·ice·s et de la rubrique (Re)découvrir, ophelie nous propose une sélection de livres.