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Antifa, le jeu

La polémique qui a secoué le jeu « Antifa » ces dernières semaines l’a sorti à jamais de la sphère militante dans laquelle il évoluait. Cédant aux pressions d’un député RN et d’un syndicat de police, la Fnac l’avait en effet retiré de ses rayons… avant de le réintégrer… puis de déclarer la rupture de stock ! Le collectif La Horde qui l’a imaginé est cette semaine dans notre rubrique (Ré)acteur·ice·s. Si l’on parlait du fond de ce jeu décidément pas comme les autres ?

A l’origine, « Antifa » est un outil de formation destiné aux personnes souhaitant lutter contre des actes racistes, sexistes, homophobes, nationalistes... ou souhaitant carrément monter un groupe antifasciste local. Il a été utilisé durant deux ans dans ce but avant d’être lancé publiquement comme jeu de plateau par la maison d’édition indépendante Libertaria.

Il est l’œuvre du collectif La Horde fondé en 2012. Ses objectifs : porter un regard critique sur l’extrême droite, en collaboration avec des médias militants et traditionnels ; relayer les initiatives antifascistes en France et à l’étranger ; y contribuer en proposant du matériel mis à disposition gratuitement sur son site Internet ; organiser des formations à destination d’associations, de syndicats, d’organisations politiques… (1)

« Antifa » est un jeu de coopération : tous·tes les joueur·ses doivent s’entendre pour gagner la partie. Leur but commun : réagir ensemble face aux violences fascistes. Exemples ? Des nostalgiques de Vichy qui célèbrent Jeanne d’Arc, une conférence négationniste, une salle de prière musulmane dégradée, un jeune de quartier tué par la police, une marche contre l’avortement… Après avoir constitué leur groupe avec différents personnages emblématiques des luttes, les joueur·ses décident des actions à mener : des activités (collage d’affiches, distribution de tracts, fresque murale, article de presse...), des initiatives (rencontre-débat, commémoration, tournois sportifs, concerts de soutien) ou des ripostes (blocage / occupation, manifestation, rassemblement…). Iels doivent aussi choisir parmi les moyens mis à leur disposition : de la banderole aux bombes de peinture, en passant par la pratique d’un sport de combat, l’organisation d’une assemblée générale ou l’utilisation d’Internet et des médias... Toute la boîte à outils des militant·es y est ! Mais des cartes « imprévus » peuvent perturber leurs plans. Selon les stratégies, le groupe remportera des points, risquera l’arrestation et les procès, gagnera ou perdra des sympathisant·es… A l’heure du bilan, ne sont pas seulement évaluées l’efficacité et la réalisation des actions, mais aussi le moral du groupe.

Une première version du jeu est sortie en septembre 2021, mais la prise en main un peu fastidieuse a poussé ses créacteur·ices à proposer une nouvelle version en octobre 2022. La façon de jouer a été simplifiée afin de rendre les parties plus rapides (30 minutes contre 90 minutes auparavant), plus fluides et plus intuitives.

Pour commander le jeu et pour en savoir plus : https://www.editionslibertalia.com/catalogue/coeditions/antifa-le-jeu

Vous avez manqué la polémique ? https://lahorde.samizdat.net/Flics-fafs-Fnac-contre-Antifa-le-jeu